Mascarade de Noël
J’assistais à cette mascarade avec des sanglots coincés au fond de la gorge, rien ne me rendait plus mélancolique que ces constellations de marchandises et ces étoiles filantes dont les amas de papier froissé jonchaient le sol. […]
Rentrée à Paris, je retrouvai ma chambre en forme de tour. La soirée de Noël n’avait fait qu’amplifier mon chagrin. Le soir, seule dans mon lit, lumière éteinte, je balayai avec le faisceau de ma lampe de poche les cadeaux que j’avais reçus.
Dans un écrin la chaîne en or avec un trèfle à quatre feuilles en lapis-lazuli, une grande écharpe rose, un journal intime pour écrire mes pensées et une curieuse horloge surmontée de trois singes en bronze doré. Le premier se bouchait les oreilles, le deuxième se cachait les yeux, le troisième dissimulait sa bouche. Ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire. Le message était clair.
Nathalie Rheims